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Promis, juré !

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Promis, juré !

Avant l’on jurait, poliment, maintenant l’on promet, à tout bout de champ ! Or, la promesse est sensément un gage d’avenir : on ne saurait promettre ce qui est déjà. De facto comme de jure !

“Ce n’est pas beau de jurer” nous disait-on, enfant. Bien des valeurs ne sont plus de ce monde, mais, curieusement, cette sentence semble perdurer, plus forte que jamais. Pourtant, nous pensons qu’elle découle d’une confusion sé mantique. Jurer n’est pas seulement proférer des jurons, c’est aussi certifier la véracité d’un fait ou d’une chose, appuyer une assertion et — c’est là que le bât blesse — prêter serment. Alors, le verbe reprend ses lettres de noblesse, si l’on ose dire, au tribunal. Devant les... jurés, ne faut-il pas, au juste, pro-mettre “je le jure” ? De fait, devant le juge honneur est sauf.

S'il ne faut jurer de rien, c’est sans doute pour mieux en promettre ? Les promesses non tenues seraient, dans l’inconscient collectif, moins préjudiciables que le parjure. Or, en vérité, les promesses fallacieuses finissent toujours par jurer !

À propos, la langue française garde-t-elle un avenir prometteur ? Personnellement, nous n’en jurerions pas.

♔♣︎ 2013

 

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