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Il était une (mauvaise) foi... ou un conte de l'amère loi

Il était une (mauvaise) foi...

Il était une fois une princesse qui, bien qu'encore fort jolie à ce qu'il fut dit, ne trouvait guère chaussure à son pied. Nul étalon à prendre au collet, alors qu'elle s'était pourtant posée sur le plus coté des sites de rencontres, montrant à tous la plus avenante de ses facettes. Mais le temps passait, et de prince charmant, de dit amant, point. Sans doute trop gourmande, elle ne trouvait que déconvenues !

De guerre lasse, désabusée de ne point découvrir la perle rare, elle fit le vœu de silence, se cloitrant dans son mutisme comme les religieuses dans leur couvent, en un insigne adieu. La pseudo amante, pas si maligne, envoyait au diable manants et mécréants comme aux nets gens, qu'aucun elle n'avait su garder dans sa toile, en ses rets, alors qu'elle eut cru là régner.

Aux dignes prétendants qui aubade lui donnaient, elle répondait, évasive, trouvant leurs écrits vains. Elle leur promettait malicieusement de les appeler, tel le "on vous écrira" de l'employeur indélicat aux amateurs candides. "Ah ! Ils peuvent toujours courir", se jurait-elle. C'était lettre morte, pour elle qui n'avait pas plus d'envie, en fin de conte, de téléphoner que d'écrire. Que décrire, d'ailleurs ? Ses états d'âme ? À quoi bon ? "Tous les mêmes" s'était-elle persuadée, amère. "Ils espèrent, ces idiots, me séduire avec des mots !"

Elle n'imaginait pas toutes les hypothèses nourries à son encontre, à mesure que le temps passait. D'autant qu'elle se montrait régulièrement sur le site, oh ! juste quelques pas sages, sans poser les pieds, comme en lévitant pour… tous les éviter, ces coureurs de jupons. Mais en certaines circonstances, rien n'est pis que le silence… ce mépris, quelle méprise ! se risque à double sens ! Car à ce jeu de qui perd gagne, l'on s'avoue vaincu entre malheureux vains cœurs. Dilapidant ses charmes, tel un cœur de pierre, la belle reste en ses boas dormants, pétrifiée, et la permission de minuit se l'est ôtée elle-même. Elle m'aime ? Plus d'un amoureux transi de s'être cru mâle heureux a dû le rêver, en vain, buvant sa coupe jusqu'à la lie, la mort dans l'âme.

Un prince sarment, jeune pousse, brisera-t-il le sortilège qu'a fait, sans philtre, un esprit tourmenté ? Quand les fées sont là, c'est un bon début pour une bonne fin. Mais pour ça voir... il faudrait être devin à défaut de n'être divin.

Bien sûr, toute ressemblance avec des fées réelles serait purement en sort celé !

 

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