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Neuf de cœur

Neuf de cœur

Malheureux au jeu, heureux en amour, dictons. Ces deux heurs seraient-ils indubitablement antinomiques ? Ne pourraient-ils jamais cohabiter, victimes d’un mauvais sort ? Erreur ! La gent double est de mise, notamment, quand un « Jeu de l’amour et du hasard » les associe, enlace aussi, comme deux âmes sœurs. De la dualité à l’unité, comme le principe masculin et féminin : du « double je » ressort le « nous » ! Qui se ressemble s’assemble ?

Ceci posé, mais pas trop (p)osé quand même car on nous renverrait la censeure, on peut aussi n’avoir de réussite en rien. Manque de chance ? Elle sourit aux audacieux ! Entendez ode à cieux, en écho à la musique céleste, comme une prière pour dire adieu... à une interminable partie d’échecs. En effet, le cœur a ses raisons que l’oraison n’ignore pas ! Charité bien ordonnée commence par soi-m’aime : aide-toi et le ciel t’aidera, car ce que l’on vœu, souvent on le peut. C’est le salut, mes cieux... d’âmes, si au juste milieu l’on mêle ange à ce chœur !

Peut-être n’est-il pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, mais cela aide grandement, ma foi. L’espoir fait vivre, aussi ! Si cent fois vous vous remettiez à l’ouvrage, dirait l’adage, c’est que quelque chose en vous y croit. Mais ce qui est essentiel, c’est d’oser, et bien doser en se lançant corps et âme. Le jeu en vaut la chandelle, si on ne la consume pas par les deux bouts (parler couchés est plus aisé, pour être clair, mais c’est une question de personne alitée). À déclarer sa flamme, il faut prendre garde de ne point s’y brûler (ce qui fait des cendres, parfois bien bas) par excès de zèle ; comme on fait son lit on se couche ?

Ceci nous rappelle les six reines, que nous avions, comme une envolée, dans un autre conte évoquées : leurs chants, d’elles, sont pour ainsi dire à tyran (d’eau, naturellement) par leur lumière despote. Les naufragés, navigateurs solitaires plus que solidaires, tombent à l’appel le cœur brisé par l’écueil. Amour fatal. Oh ! les rosses !

La leçon, s’il en est ? Ne pas se fier aux appâts rances : tout ce qui brille n’est pas or, et surtout le plus beau des dits amants ! Même l’enfer est pavé des meilleures intentions, dont celle qui compte. Janus aux deux visages, ses plus beaux atours sont ses meilleurs atouts. Atout pique, atout cœur... à tout cœur l’on se pique, et gare au long sommeil ! Démons émerveillent ? Si ce n’est pas à quoi l’on s’attend, l’enjeu peut être déchu, l’espoir déçu. Se méfier des péchés capiteux : à trop en faire, ça lasse. Qui se laisse prendre à ce jeu, d’excès avoir trophée, plutôt que la gloire les foudres... s’attire !

Grâce au ciel, sillon sème... d’un amour authentique, l’on récolte, l’on est félicité. Qui douterait encore que les sentiments puissent se cultiver ? Tel le phénix renaissant, l’on pourrait retrouver le jardin d’Éden.

♔♣︎ mai 2014

 

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